Un petit bout de Chine

Après une longue traversée en ferry, nous arrivons à vélo sur la place Tiananmen! Nous restons quelques jours à Pékin, puis longeons la Grande muraille de Chine avant de mettre le cap sur Hohhot, capitale de la Mongolie intérieure.

Bike route 2 236 212 - powered by Www.bikemap.net

Après 24 heures de ferry, 2 heures de vélo pour changer de port, puis 24 nouvelles heures de ferry, nous foulons le sol chinois à Qingdao, ville célèbre pour son breuvage malté.

Le ferry international "Utopia", battant pavillon panaméen

Nos compagnons de voyage sur le ferry

Le passage de la douane ne pose pas de problème. Nous étions un peu inquiets à ce sujet suite à nos mésaventures lors de la demande du visa chinois (le consul nous avait obligé à passer par une agence de tourisme, prétextant qu'il nous manquait un document).

Première impression, qui ne cessera de se confirmer pendant notre traversée de la Chine: le pays est un immense chantier à ciel ouvert. Partout, on aperçoit des tours de 30 étages en construction.

Nous sommes accueilli par M. Et Mme Mo, qui nous invitent dans un excellent restaurant. Ils nous aident également à acheter nos billets de bus pour Pékin.

Découverte de la gastronomie chinoise avec M. et Mme Mo

Nous confions nos vélos au service de consigne de la gare routière. Deux heures plus tard, à travers la vitre des toilettes, nous observons les employés de la gare routière faire des petits tours avec nos vélos sur le parking pour tuer le temps.

Voici ce qui arrive si vous confiez votre vélo à un service de consigne

Les bus chinois sont plutôt confortables, chaque passager disposant d'une couchette. A 3h du matin, le bus s'arrête au bord d'une grande avenue. Nous sommes arrivés à Pékin, ou plutôt dans la périphérie de la ville. Nous pensons que ce n'est qu'un arrêt intermédiaire, que le bus va continuer vers la gare routière, mais non, nous sommes bien au terminus. Finalement, une des passagères parle un peu anglais et nous propose d'aller avec elle dans un McDonald's (ouvert toute la nuit) pour attendre le lever du jour.

Descente du bus à 3h du matin, Pékin

Avec Luna et sa maman au petit matin

Nous roulons dans Pékin au petit matin. Les pistes cyclables y sont omniprésentes et ont la largeur d'une voie de bus, ce qui est plutôt agréable. Il faut toutefois rester sur ses gardes car on y roule dans tous les sens. Il y a très peu de vélos mais un nombre impressionnant de scooters et de tricycles électriques.

Arrivée dans Pékin à vélo

Nous passons par la place Tiananmen. Cette place gigantesque, qui donne sur l'entrée sud de la Cité interdite, est un haut lieu de l'histoire chinoise (entre autres pour la révolte de 1989 reprimée dans le sang). Les dimensions de la place, des avenues et des bâtiments qui l'entourent sont tout simplement... communistes. Il n'y a pas d'autre mot!

Deux touristes sur la place Tiananmen, Pékin

Nous restons une dizaine de jours à Pékin. Nous avons la chance d'être accueillis magnifiquement par Thilan et sa fille Ana. Nous prenons des cours de chinois, attendons notre visa ouzbek et préparons la suite du voyage.

Les canards attendent patiemment leur tour

Mme Bai nous invite à déguster le 152'342e canard d'un restaurant réputé de Pékin

Avec Thilan et sa fille Ana

Nous avons besoin de beaucoup de patience pour décrocher le visa ouzbek. Lors de nos multiples passages (cinq) à la section consulaire, nous avons toujours à faire au même bonhomme (heureusement pour nous il parle anglais). Ses répliques préférées sont:
"30 days? Maybe 15. 15 will be enough" (Sa blague favorite, il la fait à chaque fois)
"No political issue, only tourism, right?" (Là ce n'est pas une blague, et il faut se retenir de rire)
"Come back ziz afternoon!" (Alors que la réception est fermée l'après-midi)

Nous quittons Pékin le 25 juin par une belle journée. Nous sommes enfin sur la route, après trop de temps sans rouler! La sortie de la capitale est étonnamment simple, de grands boulevards cyclables s'offrant à nous.

Le quartier olympique, Pékin

A l'approche de Badaling, la route commence à monter sérieusement, nous nous approchons de la muraille de Chine. En fait il n'y a pas une muraille mais pleins de bouts de murs (très longs), construits à différentes époques, dont certains sont distants de plusieurs centaines de kilomètres.

Grande muraille de Chine, pas loin de Badaling

Nous montons en téléphérique sur la muraille à Badaling, ce qui s'avère être une très mauvaise idée. Le lieu est envahi de touristes (tous chinois, mais vu que le pays compte 1400 millions d'habitants ça peut quand-même faire du monde), et nous sommes tous plongés dans un épais brouillard. Ça n'a toutefois pas l'air de leur gâcher le plaisir, et nous restons plus d'une heure à les observer. Conclusion: le tourisme de masse n'est définitivement pas fait pour moi.

Grosse ambiance sur le mur

Les jours qui suivent, nous traversons une région pleine de mines de charbon, de centrales au charbon et de camions transportant du charbon. Heureusement ce n'est qu'un mal nécessaire pour atteindre la Mongolie intérieure. Mais la traversée de cette région industrielle remporte à l'unanimité la palme de la région la plus glauque de notre voyage. En une journée de vélo, nos habits sont noirs. Ce n'est pas une manière de parler: nous sommes véritablement couverts de charbon.

Bienvenue dans l'empire de charbon!

Akira en train de négocier une flaque difficile

Sortie de Zhanjiakou

Le pare-boue atteint ses limites

Presque tous les hôtels chinois sont interdits aux étrangers, et nous ne sommes pas très motivés à camper dans un environnement aussi industriel. A chaque ville, il nous faut donc batailler pour trouver un endroit à l'abris du charbon. Arrivés à Xinghe, nous trouvons un hôtel qui semble accepter les étrangers. Mais dans l'après-midi, l'hôtelier vient nous dire que la police est passée contrôler la liste des clients et nous avons une heure pour quitter l'hôtel. "For your safety"...  Car ils vont revenir dans une heure pour nous expulser. Heureusement il y a un autre hôtel (évidemment plus cher) dans la ville.

Voici ce que laisse un ouvrier chinois quand il quitte la table

A la sortie de Xinghe, nous voyons apparaître de grandes étendues vertes: nous sommes finalement arrivés en Mongolie intérieure! Nous avons bien fait de persévérer.

Des yourtes. Nous sommes enfin en Mongolie!

Tous les panneaux de la route sont en chinois et en mongol

Bivouac en Mongolie intérieure

Un matin nous sommes approchés par un troupeau de vaches bien curieuses, alors que nous prenons le petit déjeuner. Elles nous encerclent puis se mettent à taper et gratter le sol de leurs pattes, ce qui n'est pas très rassurant! Heureusement pour nous le berger arrive et les fait déguerpir avec une espèce de fouet. Il nous parle en mongol, nous ne comprenons rien. Nous lui proposons du café, il refuse et continue son chemin.

Les troupes se positionnent avant l'attaque. 

Les chinois construisent des quartiers entiers au milieu des champs

Col à 2000m, Mongolie intérieure

Quelques jours plus tard, nous faisons la connaissance de Chuan Fu-Dong, cycliste chinois. Il nous invite à manger de délicieux raviolis chinois à la viande de mouton. Nous pédalons ensuite ensemble jusqu'à Hohhot. Il roule à toute allure (35km/h avec vent de face) et nous devons nous accrocher pour le suivre.

Chung Du, cycliste et ouvrier de la route

Descente sut Hohhot

Berger et son troupeau, Mongolie intérieure

Nous voici à present à Hohhot, plus très loin du désert de Gobi. Nous allons traverser la Chine en train, pour ensuite continuer à pédaler dans le Xinjiang, à l'ouest du pays.