Nous voyageons vers l'ouest de la Chine, en bus, en train, chargeant nos vélos sur des pick-up et des 4x4. Au milieu des Pamirs, entourés de sommets à plus de 7'000 m d'altitude, nous entamons notre plus longue étape du voyage, de Tashkorgan (Chine) à Genève. Nous célébrons également notre 10'000e kilomètre parcouru à vélo.
Les trains de Hohhot à Urumqi sont tous complets, et nous avons beaucoup de chance en tombant sur Gao Lei et Kong Chun-Hong, qui parlent un peu anglais. Ils rentrent à Urumqi, ville où nous devons de toute façon passer pour aller à Kashgar. Nous nous accrochons à leur moto-taxi pour rouler jusqu'à la gare routière et, grâce à leur aide, nous pouvons acheter des billets de bus pour Lanzhou.
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Gao Lei et Kong Chun-Hong |
A Lanzhou, nous ne sommes pas autorisés à prendre le bus pour Urumqi, car les étrangers ont besoin d'un permis spécial pour voyager sur cette ligne. Il ne nous reste plus que le train, mais les vélos ne sont pas acceptés. Il nous faut donc faire envoyer nos vélos par le service postal ferroviaire. Heureusement, Gao Lei est là pour nous aider. Et il n'y a plus de place assise dans le train. Peu importe, nous voyagerons debout; le voyage ne dure que 22 heures.
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Pas beaucoup d'espace mais l'ambiance est bonne! |
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Nous ne sommes pas les seuls sans place attitrée! |
Nous arrivons à Urumqi pendant l'anniversaire des affrontements meurtriers entre Hans et Ouygours (
plus d'info). Pire, un poste de police a été attaqué la semaine passée par des Ouygours armés de couteaux. La présence policière et militaire est donc impressionnante. Devant chaque hôtel, un policier est chargé de rediriger les étrangers vers le seul établissement où ils sont autorisés à séjourner.
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Le modèle de développement chinois est le même dans tout le pays. Ici: Urumqi |
Vingt-six heures de train plus tard, à nouveau sans place assise, nous arrivons à Kashgar. Cette ville était une étape importante sur la route de la soie, où les chameaux étaient échangés contre des yaks. Encore aujourd'hui, malgré les efforts chinois, cette ville a gardé une identité ouïghoure très forte, avec sa vieille-ville et son bazar.
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Dans le train Urumqi-Kashgar avec Yusuf (au centre) et ses amis |
Avant d'entrer au Kirghizistan, nous décidons de parcourir la partie Tashkorgan-Kashgar de la Karakoram Highway, route mythique qui relie la Chine et le Pakistan. Comme nous ne savons pas si les étrangers sont autorisés à utiliser cette route, nous essayons d'obtenir un permis. Après une heure de queue dans un poste de police, on nous explique quelque chose en chinois que nous ne comprenons pas. Heureusement, un Australien (ancien Chinois) est là pour nous aider. Nous sommes baladés d'un poste militaire à l'autre à travers la ville. Finalement, au quatrième essai, un soldat nous affirme que nous n'avons pas besoin d'autorisation spéciale. Nous pouvons y aller!
Le lendemain matin, nous allons à la gare routière avec nos vélos. Malheureusement, le bus est petit et nos vélos ne rentrent pas dans la soute. Un employé du terminal passe quelques coups de téléphone et m'emmène sur son scooter à la station de taxi informel de la ville. Finalement un transport en pick-up est négocié, nous chargeons nos vélos sur des sacs de ciment et le voyage commence.
Nous partons de Tashkorgan le 13 juillet.
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Sortie de Tashkorgan |
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Les prairies sont partout |
Sur la route, nous rencontrons Zhao Shu-Qiang, cycliste chinois qui fait le tour de son pays. Il a déjà parcouru 10'000 km depuis sa ville située dans la province de Hebei, traversant des contrées interdites aux étrangers telles que le Tibet. Il ne parle pas anglais mais nous nous arrangeons pour communiquer et décidons de rouler ensemble jusqu'à Kashgar.
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Zhao Shu-Qiang ou Comment voyager avec presque rien |
La route commence par monter jusqu'à un col à plus de 4'000 m, nous avions oublié à quel point il est fatiguant de rouler à de telles altitudes. Heureusement les paysages à couper le souffle compensent la difficulté.
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Shu-Qiang et Akira |
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Longue descente sur le lac Kara-Kul |
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Dzo (croisement entre un yak et une vache) des Pamirs |
En fin de journée, nous atteignons le lac Kara-Kul, entouré de sommets culminant à plus de 7'000 m. Par la même occasion, nous venons de passer la barre des 10'000 kilomètres pédalés depuis Genève!
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Le Mustagh Ata, 7'546 m |
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Un petit "portage" pour fêter ça! |
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Lac Kara-Kul |
La région est peuplée de Kirghizes chinois qui demeurent dans des yourtes et vivent du tourisme. Après avoir demandé la permission, nous plantons nos tentes au bord du lac, à côté d'une yourte hébergeant une famille de cinq personnes. Les parents, tout comme les enfants, sont accueillants et curieux. Ils nous invitent chez eux à prendre un thé au lait de yak.
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Nos yourtes |
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Discussion autour d'un thé au lait de yak |
Ce lac est si apaisant que nous décidons d'y rester une journée. Nous passons du bon temps à discuter avec les autochtones et échangeons temporairement nos vélos contre leurs chevaux.
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Ils conduisent nos vélos... |
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... nous montons leurs chevaux! |
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Jumping photo avec (de gauche à droite) Strecdin, Ovdin and Dinara |
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Dinara guigne dans une tente |
Après une journée de repos, une longue descente nous ramène jusqu'à Kashgar en deux jours. Plus nous nous éloignons du Mustagh Ata (7'546m), plus il devient impressionnant.
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Retour à Kashgar |
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Portion de route poussiéreuse et mouvementée |
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Les panneaux de circulation sont également écrits en ouïghour |
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Rencontre d'un groupe d'Américains faisant un boucle autour de Bishkek |
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L'équipe |
De retour à Kashgar, nous nous reposons et nous préparons à notre sortie de Chine. Le 18 juillet, nous atteignons le poste de douane situé à 140 km d'Irkeshtam, frontière politique avec le Kirghizistan. Les bureaux sont fermés, mais grâce à la complicité du concierge nous pouvons dormir dans un magasin duty-free en construction.
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Le poste de douane |
Le lendemain, les ennuis commencent: nous ne sommes pas autorisés à rouler à vélo jusqu'à la frontière. "Pour votre sécurité"... Tiens, nous l'avons déjà entendue celle-là! La raison officielle est que la route est en mauvaise condition. Mais après l'avoir vue le lendemain, elle n'est pas pire qu'au sud Lipez (Bolivie), avec peut-être un peu plus de camions. Nous tentons de convaincre les douaniers que ce n'est pas un problème, mais l'ordre vient d'en haut et nous perdons notre temps. Pour obtenir notre tampon de sortie, il nous faut nous présenter au guichet avec un chauffeur de taxi, qui gardera nos passeports pendant le trajet. L'heure avance: nous sommes vendredi et la frontière ferme pour le week-end dans quelques heures. Nous nous arrangeons donc avec un chauffeur de 4x4 et obtenons notre tampon. Deux soldats sont chargés de surveiller que nous montons bien dans le véhicule.
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Prêts pour le transfert! |
Après 4 heures de mauvaise route dans une voiture aux vitres fermées à respirer de la poussière sortant du plancher, nous atteignons le col. Le deuxième contrôle se passe comme prévu et nous pouvons rouler vers le Kirghizistan. Au moment où nous franchissons le portail qui symbolise la sortie de cet état policier, juste après le dernier poste de contrôle, deux soldats crient et nous font signe de venir. Heureusement, ce n'est que pour contrôler nos passeports une dernière fois. Il s'agit surtout d'un prétexte pour nous proposer de changer des soms kirghizes (monnaie).
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La porte des prairies kirghizes |
Nous sommes finalement hors de Chine. Que de difficultés pour quitter un pays! A présent, finies les règles spéciales pour étrangers, finis les policiers ou les soldats à chaque coin de rue. A venir: une route tranquille à travers les grandes prairies kirghizes, avec ses nomades et ses chevaux!
Me encantaron las fotos con los niños!
RépondreSupprimerFelicidades por los 10.000 km!
Chers Aniki et Sébastien!
RépondreSupprimerC'est la plus longue étape de votre incroyable aventure, mais aussi celle du retour, ce qui m'a donné plein de frissons! Je ne vous dis pas le plaisir qu'on aura de vous retrouver après tous ces mois!
Avec Martin, nous partons en voyage de noces dans une semaine tout pile!
Je vous embrasse et pense fort à vous! :)
Amitiés,
You-Mi
Comme je suis contente de vous savoir hors de Chine!
RépondreSupprimer" A bientôt" aura bientôt de nouveau du sens
Bisous
Elisabeth
Décidément, vous êtes très forts!!!
RépondreSupprimer"La route commence par monter jusqu'à un col à plus de 4'000 m, nous avions oublié à quel point il est fatiguant de rouler à de telles altitudes. Heureusement les paysages à couper le souffle compensent la difficulté."
Gros bisouxxxxxxx
TatAnne
Superbe pays!
RépondreSupprimerps: si vous passez par la Moldavie au retour ... Julie (ancienne collègue d'Antenna, je ne suis pas sûre que tu l'ais connu Philippe) y travaille désormais. Elles super sympa et open mind, donc n'hésitez pas à la contacter si vous avez besoin d'hébergement: +76 543 33 01
Bonne route à vous deux, continuez à nous faire rêver!!!
Bises
Adriana (Antenna)
Les poils se dressent sur les bras...Vous l'avez fait !!
RépondreSupprimerBRAVO.
Jean-Jacques