Après une pause de deux jours à Rio Cuarto, nous mettons le cap sur San Juan, dernier bout de route avant les Andes. Laissant les plaines de la pampa humide dernière nous, nous pénétrons dans les régions désertiques et montagneuses de San Luis et San Juan.
Les deux premiers jours, nous roulons à travers des paysages plutôt verts. La route gravit et longe de nombreuses collines, qui mettent un terme à la monotonie des paysages rencontrés jusqu'à présent. Un agréable et constant vent-arrière aidant, nous arrivons à Achiras dans l'après-midi de la première journée.
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Toujours tout droit, mais cette fois avec un peu de dénivelé! |
Pour la première fois, les infrastructures à l'entrée du village laissent supposer que nous sommes dans une région touristique. Nous demandons un endroit pour planter notre tente et atterrissons dans un balneario (sorte de camping avec bains)
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Repos bien mérité à la fin de la journée |
Le lendemain nous traînons et lors du premier coup de pédale il est déjà 13h. Nous nous arrêtons même à une station service à la sortie du village. Mais cet arrêt est bienvenu car il nous permet de faire la rencontre inattendue de Raúl et Gloria. Très intéressés par nos vélos et notre voyage, ils nous invitent à passer la nuit dans leur maison après quelques minutes de discussion. Petit détail qui a son importance: il nous reste 90km à parcourir avant la nuit pour y arriver. Après une journée épuisante, nous parvenons finalement à Cortaderas. Nous sommes accueillis comme des rois et apprécions comme il se doit une très bonne soirée autour de très nombreux empanadas. Ils nous parlent de leurs voyages (
leur site) et de la société argentine. Après une courte nuit et un généreux petit-déjeuner, nous repartons tranquillement pour une petite journée de vélo. Merci beaucoup pour votre hospitalité et votre accueil incroyable!
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Raúl et Gloria posent avec leur minuterie de cuisine |
Une descente de 40 km nous sépare de Santa Rosa et nous n'avons presque pas besoin de pédaler. Nous arrivons sur la place centrale et commençons à prendre un maté. Mais de gros nuages noirs menacent et nous filons au balneario local pour chercher un abri. Et nous en aurons bien besoin! Un petit vent se met à souffler et il commence à pleuvoir légèrement. Alors que nous pensons être à l'abri sous un petit toit, le responsable du balneario passe avec sa voiture et nous suggère une structure plus grande. Séb accepte d'affronter la pluie pour s'y rendre, alors que Martin et moi décidons de ne pas bouger. La pluie devient alors très violente, il se met à grêler. Nous sommes accroupis, cachés derrière nos vélos pour nous protéger des précipitation horizontales. De son côté, Séb, désormais à l'abri, s'amuse à prendre des photos de la tempête. Après un violent orage de 15 minutes, tout s'arrête, nous sommes trempés et retrouvons Séb sous le toit principal.
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Séb prend tranquillement des clichés pendant que ses amis prennent leur douche |
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Toît principal du balneario |
On passe la nuit sous ce toit, avec les chiens galeux et les crapauds. Toute la nuit les habitants de la petite ville font des tours du parc en voiture et en moto, se réunissant en petit groupes pour boire ou discuter. Ayant de la peine à décider si le lieu est sûr pour y passer la nuit, nous restons éveillés tard et dormons peu.
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Le crapaud cycliste nous a à l'oeil |
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Le chien le plus sale sur terre (mais néanmoins très mignon) |
Le lendemain nous décidons de rejoindre Quines par une piste de terre, afin de nous entraîner aux pistes difficiles que nous rencontrerons plus tard. La route est longue de 60 kilomètres et ne traverse aucun village. Un habitant de Santa Rosa nous confirme que la pluie de la veille n'a pas transformé la piste en champ de boue et nous donne de précieuses indications pour la rejoindre.
La piste commence par un (petit) challenge: un passage à gué. Après un petite pause pour évaluer la profondeur, Séb se lance et on le suit. Arrivé au milieu du passage, je suis quasiment arrêté et tourne légèrement le guidon. Tout mon poids glisse lentement vers le bas, ma tête touche l'eau et, heureusement, mon coude est amorti par une couche de vase. Avant de tomber complètement, j'ai le loisir d'apercevoir que Martin connaît les mêmes difficultés. Nous ramassons rapidement nos vélos, et les traînons jusqu'à la terre ferme, en essayant de ne pas glisser. Ce ne sera pas une journée facile!
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Le passage à gué coupable derrière ses deux victimes |
La piste commence par de la terre, continue avec de grosses pierres et se termine par du sable. La parcourir nécessite une grande concentration, et c'est un véritable challenge de rester en selle sans se faire piéger par le sable ou les énormes pierres fatales aux jantes de vélo.
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Concentration maximale pour garder le contrôle lors d'une descente avec des vélos de 50kg |
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Il est recommandé de les garder à bonne distance du cycliste et de ses pneus! |
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De la terre.... |
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... au sable, cauchemar du cycliste par excellence |
Notre vitesse moyenne est faible, la chaleur insoutenable, mais après cinq heures d'efforts intenses nous atteignons un petit village. Couverts de sable et de terre, nous nous offrons le luxe d'une boisson fraîche avant de repartir vers Quines.
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Mon vélo aurait besoin d'un petit nettoyage |
Le lendemain nous attaquons la partie véritablement déserte de la région: 205 km sans aucun village. Heureusement, cette fois la route est asphaltée. Dernier "arrêt aux stands" à Lujan et la traversée commence...
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Nous avons avec nous 24 litres d'eau |
Après 100 km d'efforts sous un soleil de plomb, nous trouvons une route de sable parallèle (et visiblement inutilisée) sur laquelle on établit le campement. Nous montons les tentes, cuisinons, et nous endormons après avoir admiré un ciel d'une rare clarté. A deux heures du matin, nous sommes réveillés par de violentes rafales de vent qui secouent nos tentes. Nous sortons tous les trois en catastrophe pour les réorienter avant de se rendormir jusqu’au petit matin.
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Le lendemain, le chemin continue sans relâche à travers la pampa. Nous arrivons à Encón juste avant un violent orage qui causera une coupure d'électricité de plusieurs heures. Les propriétaires de la station service locale nous autorisent à dormir dans leur parking, à l'abri de la pluie. Alors que nous étions prêts à dormir, un marchant ambulant se joint à nous pour dormir dans sa voiture. Nous déplaçons les tentes et les voitures dans la bonne humeur avant de retourner nous coucher.
Le lendemain nous sommes réveillés brutalement par le bruit assourdissant d'un compresseur, à quelques centimètres de nos tentes. Nous sommes fatigués mais motivés à couvrir la distance qui nous sépare d'une véritable pause. Les orages de la nuit ont rafraîchi l'air ce qui nous offre une longue mais agréable étape vers San Juan. Sur la fin nous avons même le privilège de rouler sur une piste cyclable.
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Piste cyclable argentine en état d'ébriété |
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La province de San Juan est connue pour deux raisons: son vin et ses montagnes |
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Leader actuel du grand concours de photos de voitures |
Notre plan est de rester quelques jours à San Juan, avant de continuer dans les Andes...
jajaja me encantó el Biker toad :)
RépondreSupprimerFelicitaciones Séba por protegerte a tiempo del granizo en la tormenta, muy intelligent! jeje
Pobrecitos Akira y Martin que se empaparon en ese charco de agua!
El paisaje de la arena me recordo un poco a la playa de Rio negro en el Sur y en parte a algunas zonas costeras de BsAs.
Buenisimas las fotos como siempre!!
J'adore... c'est simplement génial!
RépondreSupprimeret les photos sont incroyables
Licia
Je tiens juste à préciser pour rétablir la vérité que si je suis effectivement tombé, c'est grâce à Akira qui m'a beaucoup aidé....!
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