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Saint-Jacques-de-Compostelle, Espagne, le 5 septembre 2012

Buen Camino!

La météo joue un rôle clé dans notre sortie de Bilbao. Au moment où on termine de mettre à jour notre blog, il se met à pleuvoir des cordes... On décide de rouler un petit moment, puis on se pose dans un café en attendant que la pluie s'arrête. Mauvaise idée...


Parcours cycliste 1818616 - powered by Bikemap 

Lorsqu'on regarde l'heure, il est déjà 19h. Il commence à faire sombre, il pleut et nous sommes toujours dans le café. Finalement on se décide, c'est le moment de tester notre équipement de pluie en conditions réelles!


Comme celà se produit à chaque fois dans de telles situations, nous rencontrons la bonne personne: lorsqu'on quitte Bilbao, on rencontre David, qui effectue son petit entraînement de vélo dans la soirée. Comme on va dans la même direction, il nous emmène sur une piste cyclable, totalement isolée des voitures. En discutant dans la bonne humeur, il nous raconte son périple sur le chemin de St-Jacques de Compostelle, aussi connu sous le nom de Camino de Santiago, et ses nombreuses auberges de pélerins, les albergues. Avant de faire demi-tour pour rentrer sur Bilbao, il insite pour nous offrir une bière. Grâce à ses précieux conseils, nous avons pu atteindre une auberge toute proche en poussant nos vélos dans le sable (zoomez sur la carte, vous verrez où c'est). Muchas gratias David pour tes conseils, et pour nous avoir convaincu de suivre le Camino. On espère que tu as regagné Bilbao sain et sauf, même sans lumières!

On quitte Bilbao tranquilement grâce à David!

On découvre "la voie du pélerin" dans notre première albergue
Le lendemain matin, il pleut toujours. Mais cette fois, nous quittons l'albergue à 8h du matin. On s'équipe pour la pluie et on suit la route conseillée par David pour atteindre une auberge particulière. La route commence par un escalier de 100 mètres...


C'est la première fois que nous devons porter les vélos chargés. On s'y met à deux, un porte l'avant tandis que l'autre se charge de l'arrière. Et on monte, une marche après l'autre. On transpire comme des cochons (sans parler de l'odeur), et au bout de 30 minutes les deux vélos sont en haut. La récompense: un chemin plat et asphalté qui longe la côte dans un climat typiquement "basque", oscillant entre pluie légère et rayons de soleil.
Rencontre surprenante en longeant la côte

On atteint Laredo, où on prend notre premier bateau, qui permet de traverser sur Santoña. La musique à bord est un puissant mélange de salsa et de rock. Avec le look du bateau, on se croirait déjà en Amérique du Sud!


Arrivée à Santoña
Le soir, on arrive à Güemes, dans l'auberge dont David nous avait tant parlé: la Cabaña del abuelo Peuto. Son fondateur, le père Ernesto, a parcouru plus de 800'000 kilomètres à travers le monde dans sa jeep avant d'ouvrir cette auberge pour pélerins. L'albergue est particulière pour plusieurs raisons: d'une part, elle est beaucoup plus comfortable (trop pour un pélerin?) que les autres auberges. D'autre part, chaque pélerin doit assister à une réunion d'une heure lors de laquelle Ernesto parle du Camino. Enfin, et ce n'est pas rien, la nourriture y est offerte le soir comme le matin.

El padre Ernesto
Le lendemain matin, on atteint Santander, à nouveau en embarquant sur un bateau entre Pedreña et Santander. A bord, on discute avec un pélerin argentin qui séjournait dans la même albergue. Fait impressionnant: il jeûne depuis plus de quatre jours, carburant uniquement à l'eau.

A la fin de la journée, une petite erreur de routage nous fait manquer le N634, route que nous suivrons presque jusqu'à Santiago. On se retrouve à gravir une jolie montée qui nous mène à Colombres. Le centre d'information y est fermé et il n'y a pas moyen de regarder s'il y a une auberge dans les parages. Heureusement, un restaurateur s'approche de nous et nous explique qu'il gère "l'auberge locale pour pélerins", qui se trouve être une salle de gym.

Rangement le lendemain
Le lendemain, on regarde la distance qui nous sépare de Lisbonne: plus de 1000 kilomètres. Et nous sommes déjà le 1er septembre (notre vol part de Lisbonne le 18). On décide d'accélérer le rythme et de parcourir de plus grandes distances. Le vent nous aide dans les successions de courtes montées et descentes qui longent la côte jusqu'à Avilés.

On arrive à Avilés au couchant. L'activité économique de la ville semble fortement orientée vers Arcelor-Mittal: une usine colossale, qui s'étend sur plusieurs kilomètres, avec de gigantesques grues et cheminées. Le coucher du soleil rend la scène encore plus surréaliste...

On arrive dans une petite auberge. L'hospitalero (personne responsable de l'établissement) est un vieillard qui vérifie que chaque pélerin est propre. D'ailleurs, selon nos compagnons d'infortune, il est un peu sénile. Sébastien a le droit à un interrogatoire en règle à ce sujet, bien qu'il soit déjà douché... On prend un copieux et (très) huileux repas dans un bar avec les célèbres Patatas Fritas espgnoles (patates revenues dans l'huile) baignant dans leur sauce aïoli (mayonnaise à l'aïl) et on va dormir.

Le matin du 2 septembre, l'estomac de Sébastien n'a pas supporté l'invasion d'huile de la veille. Il se sent pas très bien, n'a pas beaucoup dormi mais est malgré tout motivé à rouler. Comme si cela ne suffisait pas, on doit quitter notre route car elle se transforme soudainement en semi-autoroute. Grâce aux panneaux indiquant le Camino par une flèche jaune ou un coquillage, on trouve une alternative. On roule sans vraiment savoir où on va, et on se retrouve dans une forêt dense, qui nous ramènera finalement sur la bonne route.

Suivez-moi....
...à des endroits...
... où vous n'avez jamais étés!
On suit toujours la N634 le long de la côte, poussés par de violentes rafales à travers d'incroyables baies. On trouve une auberge sur notre chemin grâce au Kindle, et après plus de 100 kilomètres, on arrive à La Caridad. Santiago se rapproche. Chapeau à Séb pour avoir autant roulé malgré sa petite forme!


Le lendemain, on décide de rester sur la côte et de ne pas suivre le chemin qui semble très montagneux. La distance entre Séb et moi est de plus en plus grande et on décide de se retrouver directement à Ribadeo. A un moment juste avant d'arriver, je manque un panneau et continue dans la mauvaise direction. Comme je vois des flèches jaunes pour pélerins, je suis convaincu de suivre la bonne route. Au bout d'un moment, je reçois un appel de Séb qui me demande où je suis. Je réalise que j'ai manqué une intersection et je dois faire un détour pour rejoindre Ribadeo. De son côté, Séb a rencontré Alfonso, un cycliste super sympa qui l'a guidé sur la bonne route. Heureusement pour lui car selon ses dires, la route à partir de l'intersection manquée devenait horriblement compliquée.

Alfonso, un gars super sympa qui a accompagné Séb entre La Caritad and Ribadeo 
La route pour Baamonde est longue, pleine de collines et de soleil...
On arrive à 20h dans une albergue qui ressemble plus à un "backpackers" qu'à une auberge pour pélerins. Etonamment pleine de jeunes et une décoration très moderne.

Lors du petit déj, on fait la connaissance d'Oliver, un pélerin de Berlin. Il a déjà parcouru le Camino francés, qui est le chemin de pélerinage le plus connu, une "autoroute qui passe au centre de l'Espagne. Il est sur le point de terminer le Camino del notre, que nous suivons également. Merci à toi pour la discussion sympa et bonne chance pour la fin de la route!

Oliver et nous avant de reprendre la route

Après une "petite" étape de 90 kilomètres, on atteint finalement Santiago de Compostela! C'est impressionnant de voir des pélerins partout. C'est tout aussi impressionnant de découvrir cette ville, qui vit en grande partie de l'activité touristique liée au pélerinage.
La Cathédrale à St-Jaqcues de Compostelle

En ce qui nous concerne, le voyage continue vers Lisbonne, et nous allons tenter de suivre le Camino Portugués (à l'envers cette fois).

2 commentaires:

  1. que c'est bon de vous lire! ça m'évade un peu de mon bureau ;)

    Bonn route à vous jusqu'à Lisbonne! Bon, a l'heure qu'il est, vous êtes normalement déjà au Brésil!!

    Vivement les news !

    Adriana

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  2. De retour de Cavalière, je me suis jetée sur vos messages...passionnants!

    Un tout grand merci!

    Je pense à vous tous les jours...

    Gros bisous .
    grand-Mère

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