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Lisbonne, Portugal, le 17 septembre 2012

Au point le plus occidental de l'Europe continentale

Après un petit break de presque une journée entière à Santiago, on repart en fin d'après midi le 5 septembre. Le but est d'être à Lisbonne le plus tôt possible pour pouvoir se reposer sans penser à repartir. Après avoir traversé la côte basque, on ne s'attendait pas à une fin de route plate. Ce qui était bien vu...


Parcours cycliste 1819153 - powered by Bikemap 

Le premier jour est court et facile après une heure et demie de route, poussés par un bon vent dans le dos, on arrive à Caldas de Reis. Comme le Camino Portugés est indiqué dans les deux directions, il est très simple de le suivre. Malheureusement l'auberge est complète (première fois que ça arrive) et on nous oriente vers la suivante, à Briallos.

Le lendemain, l'atmosphère est complètement différente. Après Pontevedra, le vent se tourne contre nous, et on roule sur une nationale pleine de camions. Le scénario devenu classique de la route qui se transforme subitement en autoroute (qui nous sont biensûr interdites) n'arrange rien.
Sortez-nous de là!
L'agacement atteint des sommets lors du repas de midi à Redondela, une petite ville coincée au fond d'une vallée, coupée en deux par une route nationale, et embaumée par une grosse station d'épuration. Heureusement, après quelques coups de pédales, on entre au Portugal et la situation s'améliore. On atteint Ponte De Lima, où la fête du village vient de débuter. Hélas on ne peut pas y rester longtemps car l'auberge ferme ses portes à 10h.
Ponte de Lima
Après une nuit très bruyante avec de la musique dans les rues jusqu'à 3h du matin, on se remet en route pour Porto, où Eduardo, le fils de mon ancienne nounou Candida (comme une Grand-Mère pour moi), nous héberge. La route qui nous y mène est pleine de camions mais on serre les dents, en espérant que les 80 km qui nous séparent de Porto passent aussi vite que possible. A 18h (en fait 17h vu qu'aucun de nous n'a pensé à changer l'heure en passant la frontière), on arrive à Maia/Porto et retrouve Eduardo. Avec sa femme Elsa, on passe une super soirée à discuter autour d'un délicieux churrasco (barbecue). Un immense merci à vous deux pour votre accueil chaleureux et votre aide. Au passage, même si on vous a cru quelques jours, il n'y a pas de vache dans les barriques de Porto.
Elsa and Eduardo, ainsi que (de gauche à droite): Milou, Bob et Fox
Le lendemain on repart à midi pour le dernier bout de notre route en Europe occidentale. En fait, pour être honnête on commence la journée en buvant du Porto :-). Grâce aux instructions d'Eduardo, on quitte Porto sans problème, en longeant la côte. Après Espinho, on roule en direction d'Agueda pour atteindre L'"Albergue do Artista e do Peregrino".

La zone marécageuse d'Aguéda et son atmosphère irréelle
Le dimanche 9 on décide de se rapprocher à nouveau de la côte par la nationale (pariant sur une baisse du trafic de poids-lourds le week-end) allant à Coimbra. Malheureusement de nombreux tronçons sont interdits aux cyclistes et c'est un véritable casse-tête de trouver des alternatives par les petites routes.
Le cauchemard des vaches et des cyclistes.

Pêcheurs, bicyclettes, et arbres admirant Coimbra

Avec la succession de montées et de descentes, les nombreux détours et le soleil qui tape fort, on se retrouve épuisé et s'arrête pour un café. On n'a pas le temps de s'asseoir qu'un couple de Portugais ayant vécu en France nous invite pour un verre. L'homme a un sens de l'humour douteux ("Il faut aller aux putes à Lisbonne, elle sont très jolies.") qui est compensé par la gentillesse de sa femme ("Excusez-le!"). Après nous être remis de cette rencontre du 3e type, on roule encore pour réduire au maximum la distance qui nous sépare de Lisbonne et on s'arrête dans un motel au bord de la nationale.

Lundi 10, dernière étape. Nous sommes à environ 180 km de Lisbonne, avec une grosse envie d'y être pour pouvoir poser le vélo quelques jours. On est debout à 6h, en route à 7h30. On voulait même partir avant mais le brouillard et le trafic de camion nous a redirigé vers un choix plus raisonnable.

Pas les meilleures conditions pour voir et être vu...
Jusqu'à Leiria, difficile d'éviter le trafic: phares allumés, maillots oranges, on roule... jusqu'au désormais classique panneau "interdit aux vélos". On doit alors attendre 10 minutes sur la bande d'arrêt d'urgence pour réussir à trouver un "trou" dans la ligne interminable de camions et ainsi prendre un autre chemin. A partir de là, on roule vers la côte, bien moins fréquentée par les camions. A midi, on passe Nazaré et il nous reste 120 km à parcourir. On sent bien que ça ne sera pas facile. Après Caldas da Reina, la véritable route de côte commence: des sérieuses rafales de vent qui nous freinent, successions de montées et descentes à 10%. Chaque kilomètre se gagne avec beaucoup d'efforts. Bien heureusement, les paysages à couper le souffle tout le long de la route constituent une récompense précieuse!

Séb a gardé un peu d'énergie et de bonne humeur pour combattre le vent
Après 9h30 et 182km de vélo, on arrive finalement à Sintra, dans la maison de la famille Dindo, qui sont des bons amis de la famille de Sébastien. Plus de vélo pour les jours qui suivent!
Grâce à leur hospitalité hors du commun, nous nous sentons tout de suite à l'aise et pouvons nous remettre de cette journée épique. Un énorme merci à vous!
Prise 1: la famille Dindo (Ennio, Fernanda, Felice, Chloé et Tarak)
Prise 2: la famille Dindo (Felice, Vera, Chloé et Fernanda)

Tarak, le berger allemand, garde nos vélos!

Praia das Maças (plage des Pommes)

Barbecue avec des amis de Séb qui font une semaine de surf à Sintra
Le 15 septembre, après 4 jour de repos, on démarre en direction de Vialonga (balieue de Lisbonne) où Candida (mon ancienne nounou) nous attend. Après 1 km, ma cuisse droite commence à tirer de plus en plus fort, à tel point qu'il devient impossible de marcher! On dirait que mon rythme durant les 13 jours consécutifs de vélo était trop élevé. Sébastien laisse son vélo sur le côté de la route et monte le mien jusqu'à la gare de Sintra. De mon côté, je prends un bus pour le retrouver là-bas. Séb retourne alors en bus à son vélo pour monter une deuxième fois les 5 km de pente. Merci gaillard!

Dès notre arrivée à Lisbonne en train, on va au magasin de vélo pour les faire emballer. Quand nous étions à Sintra, Felice les avait appelé pour être sûr que des cartons étaient mis de côté. Malheureusement, un des cartons est à la succursale de Benfica (banlieue de Lisbonne) et on doit par le ramener en métro...

Finalement, on prend un taxi pour arriver à Vialonga. Candida Vieira et sa soeur Lucia Ferreira nous accueillent chaleureusement chez elles. La bonne vieille sopa portuguesa de Candida (cette soupe, c'est mon enfance!) nous remet de cette journée fatiguante.
Candida et Lucia
Le lendemain, mes deux cuisses tirent et Georges, le fils de Lucia, m'amène à l'hôpital pour les faire examiner. Verdict: micro-déchirures des quadriceps, repos forcé :-(  .
Repos à Lisbonne :-)
Praça do comércio à Lisbonne (un vendeur de cocaïne est caché sur cette photo)
Le 18 septembre, José, le beau-fils de Lucia, nous amène à l'aéroport. Merci aux familles Vieira et Ferreira pour leur grande aide durant nos derniers jours à Lisbonne!
Nos vélos sur la Jeep de Zé (diminutif de José).
Au revoir Europe, Porto Alegre on arrive!!!

4 commentaires:

  1. Courage Akira et Séb! :) On suit vos histoires avec beaucoup de pensées et d'émotions!
    Martin et You-Mi

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  2. Salut Akira! Je suis avec passion tes aventures avec ton alter ego cycliste. Je vous admire, je vous envie, je vous plains, je vous soutiens. Bravo! amitiés. Pierre-Paul

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  3. Salut Philippe!
    Olivier et Sophie m'ont donné les coordonnées de ton site et je suis avec passion votre périple. Les commentaires sont hyper intéressants et les photos superbes.
    J'espère que tes micro-déchirures musculaires sont en phase de récupération. N'oublie pas de nous donner des nouvelles de ta petite santé.
    Bonne suite à tous les deux!
    Françoise

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  4. 10.10.2012

    Moi je vous dis qu'on les a perdu les cocos!! Sont arrivés sur l'autre continent pis ça y est ... plus de connexion internet, plus de news! Mais comment on s'évade nous, hein?!?

    ;)

    Adriana

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